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Coût énergétique de la blockchain : le point sur la stratégie française

Tech&droit - Blockchain
12/07/2019
La problématique de la consommation énergétique de certaines blockchains est régulièrement soulevée. Mais des réponses plus ou moins pertinentes circulent. Cédric O, secrétaire d'État chargé du Numérique, vient de faire le point sur la stratégie française en la matière, à l’occasion d’une question posée par un sénateur. Explications.
À l'heure où le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ne cesse de répéter ses appels à la prudence face au réchauffement climatique, un sénateur s’est adressé à Cédric O, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances et du ministre de l'Action et des Comptes publics, chargé du numérique, pour savoir si des solutions existent déjà pour imaginer une cryptomonnaie ʺverteʺ, basée sur une sécurité « proof of space/proof of time ». Il souhaitait également savoir quelle que la place et quel rôle les pouvoirs publics entendaient avoir dans le développement de ces technologies vertes. 

L’occasion pour Cédric O de rappeler que le Gouvernement s'est engagé à faire de la France le pays de l'innovation, y compris concernant la révolution technologique que représente la blockchain pour tous les pans de notre économie. Le 15 avril 2019, les grands axes d'une stratégie nationale blockchain avaient ainsi été présentés lors de la Paris Blockchain Conference (v.   
Blockchain : et maintenant, l’étape d’après…, Actualités du droit, 15 avr. 2019).
 
Parmi les mesures annoncées, notamment, l'intégration de la blockchain par des filières industrielles. En particulier le projet « Solidaire Solaire » porté par la filière Industrie des nouveaux systèmes énergétiques utilise une solution blockchain pour favoriser le développement d'une offre de distribution d'énergie solaire dans les logements sociaux.
 
Il est vrai que les méthodes de consensus les plus courantes parmi les blockchains publiques reposent à l'heure actuelle sur la preuve de travail qui est très énergivore. Bien que des modes de consensus alternatifs moins demandeurs en électricité émergent (la preuve d'enjeu, la preuve de capacité ou encore la preuve de travail utile), ces technologies sont encore peu matures et restent à améliorer notamment en terme de sécurité.
 
Dans cette perspective, Cédric O a indiqué que le gouvernement avait confié une mission au CEA, à l'IMT et à l'INRIA, en juin 2019 (IMT, 26 juin 2019), avec pour objectif de réfléchir sur les moyens de traiter les questions scientifiques majeures de la blockchain en matière de souveraineté (monétaire, financière, économique et juridique), de coûts et d'ergonomie opératoires, de sécurité, d’interopérabilité, de gouvernance, de passage à l'échelle et de consommation énergétique.
 
La mission dressera, en outre, un panorama des formations (initiales et continues), des travaux de recherche en cours ainsi qu’une cartographie des start-ups françaises qui contribuent à la recherche et à l’innovation dans ce domaine.
 
Les résultats de cette mission sont attendus courant novembre 2019. « Ils permettront d'identifier les briques et verrous scientifiques et techniques clés afin d'investir de manière éclairée dans la recherche et la formation », a souligné le ministre.
Source : Actualités du droit